Pourquoi les designers et experts UX doivent être formés au SEO ?

Il y a quelques mois, j’avais fait un article sur l’importance de former les développeurs au SEO. J’avais gardé en tête que cela pouvait s’appliquer également aux designers et spécialistes en UX. N’oubliez pas que ce sont ces professionnels qui vont élaborer un premier jet très stratégique sur ce à quoi pourrait ressembler votre site, votre page web. Et vu que le SEO doit intervenir en amont d’un projet… Vous me suivez ?

A qui s’adresse cet article ?

Ce post s’adresse évidemment à tout professionnel issu du milieu créatif qui souhaite avoir une bonne raison de considérer un apprentissage pour le SEO. Néanmoins, cela ne concerne pas les créatifs qui s’occupent uniquement d’environnements fermés, comme par exemple un intranet ou un site web accessible uniquement via un accès privé. Dans ce cas-ci, c’est sur que le SEO n’est pas l’élément le plus important.

Cependant, pourquoi devrais-tu alors te former au SEO ? Pour ma part, j’ai trouvé 5 bonnes raisons :

1) Parce que ça te permettra de casser le cliché “SEO pour les marketeux et les développeurs seulement”.

Le but du référenceur est d’avoir un site trouvable et accessible pour les utilisateurs provenant des moteurs de recherche, qu’il s’agisse de Google, Bing, Yahoo ou n’importe quel autre moteur. Dans son travail, le référenceur se doit d’avoir une vision à la fois technique, webmarketing mais aussi créative car on considère l’expérience utilisateur comme importante, voire fondamentale d’un point de vue SEO.

2) Parce que ta belle vitrine pourra être vue par des futurs admirateurs.

Bien souvent, il est demandé aux créatifs de penser à un magnifique design pour le site en suivant les “dernières tendances”. C’est cool mais à quoi bon si on est même pas fichu de trouver le domaine via les mots-clés qui le définissent.

En prenant le temps de t’intéresser au SEO, tu pourras alors inclure dans tes créations certains éléments qui peuvent, selon toi, représenter des petits “rien” mais qui iront dans le sens des bonnes pratiques pour le référencement naturel (texte, fil d’ariane,  organisation de la page pour garder un bon ratio liens/contenus, titres et sous-titres, etc.)

Certaines de ces pratiques peuvent te sembler un peu “has been” d’un point de vue graphique (comme par exemple le fil d’ariane) et pourtant, il fait parti des éléments à posséder sur son site pour tout utilisateur provenant d’un moteur, mais aussi pour guider les robots des moteurs dans leur crawl et leur considération des pages importantes.

3) Parce qu’avec un(e) expert(e) seo, tu auras souvent plus de poids pour défendre tes arguments concernant l’expérience utilisateur.

Si tu travailles avec un référenceur qui veut juste augmenter son trafic depuis Google, c’est que tu travailles avec une personne qui manque encore d’expérience dans le domaine. En référencement, on veut certes augmenter la visibilité de nos pages web dans les résultats des moteurs de recherche, mais on souhaite aussi que nos visiteurs agissent sur le site.

En clair, un référenceur n’est pas intéressé par des visites qui se terminent en rebond dès la page d’entrée (sauf cas particulier). On ne vit plus à l’époque de maximiser le nombre de hits :). Pour en savoir plus, je t’invite à lire l’article sur le taux de rebond. En effet, le taux de rebond est pris en compte par les moteurs. Si la plupart des pages de ton site sont bien positionnées dans Google mais que tous les utilisateurs retournent sur le moteur à peine arrivé sur la page d’entrée, c’est très moyen…

4) Parce que ça te permettra de tirer un trait sur des demandes qui n’ont pas de bon sens.

Splash page, contenu en flash, menu en flash, utilisation excessive de l’AJAX, les exemples anti-seo sont nombreux et tout cela peut se mettre en ligne selon une vision purement créative. Avec quelques connaissances SEO précises, tu pourras alors alerter le client sur sa demande et proposer d’autres alternatives. Quelques notes sur les exemples mentionnés ci-dessus :

Splash page

Tu as sans doute déjà vu des clients qui voulaient avoir une belle page d’introduction avec un lien envoyant l’utilisateur vers la homepage. Même si la page est magnifique, cela équivaut à se tirer une balle dans le pied niveau SEO et expérience utilisateur. Bien souvent, le lien vers la page d’entrée est encapsulé dans du flash, inexploitable pour les moteurs.

Et puis surtout, ça rajoute une étape à la fois pour le moteur et les utilisateurs avant d’atteindre l’information recherchée et les 2 n’aiment pas perdre de temps pour accéder à l’information.

Autre cas plausible : le client change de nom pour son site et souhaite faire une page temporaire d’atterrissage en attendant que le site soit complètement en ligne. Tout simplement meurtrier pour le SEO car la plupart du temps, toutes les pages de l’ancien site sont redirigées vers cette “splash page”.

Menu en flash non indexable

“Le flash, c’est le mal” comme on le dit bien souvent en SEO. Et c’est normal parce que les éléments de navigation en flash ne sont pas exploitables par un moteur donc ça empêche l’indexation de ton site. Et puis en plus c’est lourd, lent et tous les supports ne supportent pas le flash par défaut (tablettes et certains téléphones intelligents).

Mon conseil : focalise toi sur un bon HTML 5, surtout pour les éléments qui définissent l’architecture de ton site, ainsi que les contenus images et textes.

Utilisation excessive d’Ajax

Malgré quelques progrès chez Google, le contenu AJAX, rechargé dynamiquement et sans changement d’URL, n’est pas correctement exploitable par les moteurs de recherche.

Si le client fait sa tête de mule, tu peux toujours lui dire qu’il risque de se priver d’un canal de trafic essentiel. Quelques statistiques ici ou encore pour prouver qu’on est beaucoup sur Terre à utiliser un moteur de recherche pour trouver de l’info.

Ancres de liens “Lire la suite” et “Cliquez ici”

Très souvent, les designers ajoutent dans leur maquette des liens “Lire la suite” ou “Cliquez ici” en relation avec des contenus car leur client leur a demandé ce genre de choses. Ça fait maintenant des années que l’utilisateur lambda sait très bien utiliser un navigateur web et on préfère avoir des liens directement sur l’intitulé des contenus, bien plus parlant pour le robot qui crawle les page.

D’ailleurs, ça fait maintenant 6 ans que je milite contre cette absurdité du “Lire la suite”, comme tu peux le voir dans ce post expliquant comment ruiner son site. Vieux, mais son contenu est toujours vrai.

Je m’arrête là pour les exemples, d’autres étant disponibles à partir de la documentation disponible à la fin de ce post.

5) Parce que ça fera de toi un meilleur designer

Faire du SEO, c’est faire en sorte que ta créativité soit trouvable par un maximum de personnes, si possible selon des requêtes tapées adéquates. Le référencement, qu’on le veuille ou non, est lié étroitement au travail réalisé par le créatif. De ce fait, je t’encourage à travailler main dans la main avec lui, voire t’auto-former pour faire des maquettes de sites web qui respectent les bonnes pratiques.

6) Parce que ça te permettra de gagner du temps

(Merci Keeg pour le rappel). A force de chercher des raisons, on en oublie l’essentiel. Recommencer un travail, changer sa création est vraiment pénible et démotivant pour un créatif. Le fait de prendre en compte les critères SEO dès le début évitera ce genre de désagrément.

Pour s’informer davantage :

Si cela t’intéresse, voici un petit condensé de documentation que je t’invite à lire, voire imprimer :

7 réflexions au sujet de “Pourquoi les designers et experts UX doivent être formés au SEO ?”

  1. Pas forcement d’accord avec le “que nos visiteurs agissent sur le site” pour les référenceurs. Certes, c’est une évidence absolue dans de très nombreux cas. Mais si tu es dans une société ou les métiers sont vraiment segmentés, ce n’est pas le rôle du référenceur.

    Sinon, j’ai un point 0 à te proposer :
    0/ Pour éviter de bosser 2 fois plus parce qu’il y a des corrections à faire. :)

  2. Merci pour le point 0, je l’ai ajouté.

    Pour le premier, c’est l’éternel débat. Pour ma part, je considère que le trafic qu’on arrive à a faire gagner doit être un minimum qualitatif. Mais je comprends parfaitement que cela peut parfois flouter un peu la frontière entre SEO et Webanalytics.

  3. Je te rejoins, j’ai toujours pensé que le SEO ne devait pas être à part, ce qui est souvent le cas…
    Les pojets web deviennent de plus en plus complexes et on peut plus se permettre de segmenter les différents métiers comme on le fait. C’est une aberration de vouloir faire du SEO d’un côté, du marketing de l’autre et du design encore d’un autre côté.
    Malheureusement c’est très souvent comme cela que ça se passe. Les équipes ne sont pas forcément informées sur les différentes disciplines qui gravitent autour ce qui fait que l’on se retrouve à faire de la politique.

  4. Salut, très bon article.. mais tu n’as pas parlé des iFrames, qui d’après moi sont la pire techniques anti-SEO !

  5. C’est vraiment un excellent article. Un grand merci à toi mais en effet, referencer n’est pas positionner….

Les commentaires sont fermés.